Blog de Flora

Blog de Flora

Il est certains que la réalité diffère du virtuel. Nous ne sommes pas les même dans la vie de tout les jours que sur internet. Que grand bien vous fasse si vous parvenez à rester les même, moi je sais que je n'y arrive pas. La personne que je suis intérieurement, la personne qui s'exprime dans mes pensées est loin d'être la même que celle qui parle au boulanger du coin de la rue ou à mon professeur de bio. Cette peur des gens qui me déchire m'empêche de m'exprimer, tout les jours. Je trouve alors refuge sur mon ordinateur portable. Un petit bijou que mon oncle m'a offert pour mes seize ans. Dessus, je suis qui je veux. Je suis le puissant maître d'une guilde à la centaine de membres, la blogueuse dont le site est visité plusieurs centaines de fois dans la journée, la cinéphile aux divers disques durs externes prêts à craquer. De l’extérieur, je suis la petite blonde timide qui rougit et part se cacher dès que quelqu'un frappe à la porte et on s'attend certainement à ce que je prenne refuge dans une chambre aux tons rose et blanc dont le lit est couvert de peluches en forme de chat ou de pingouins. Non, mes peluches sont en forme de trolls et d'elfes de sang. Je ne suis pas douée avec les vraie personnes. Sur internet, si quelqu'un veut vous blesser, vous pouvez toujours supprimer son commentaire ou fermer la page et et passer à autre chose. En vrai, il est plus dur de se détacher de ce regard, ce regard qui veut dire "tu n'es qu'une petite merde, sois heureuse que je t'adresse la parole", il est dur de partir pour passer à autre chose lorsqu'on vous attrape par le bras ou par les cheveux. Il est d'autant plus difficile de s'en sortir lorsque vous ne faites qu'un mètre cinquante et des poussières pour quelques quarante kilos face à plusieurs personnes qui prennent plaisir à vous martyriser. Alors je rentre chez moi le soir, je me mets sous ma couette et enclenche un bon film. Alors pendant deux petites heures, j'oublie. J'oublie cette journée qui, comme toutes celles d'avant, a commencé et fini comme de la merde. Dans mon esprit, je prend la place de la héroïne et je deviens celle qui est acceptée, aimée et qui sort au cinéma avec ses amis. Non pas que je n'aime pas être une geek, au contraire, j'ai l'impression d'être enfin moi-même dans ces moments là mais, ai-je vraiment eu le choix ? Ce corps qui me sort de la fièvre au moindre pet de travers n'a-t-il pas réduit mes chances d'aimer autre chose que le confort de mon lit et d'internet ?

Retour à l'accueil